La tarte tropézienne. En ce mois de février, la plage frit sous le soleil de midi. Quelques nébulosités dans le ciel rappellent que l’on se trouve bien sous les Tropiques et non au bord de la Méditerranée. La mer des Caraïbes d’un bleu céruléen miroite et lèche tranquillement la plage.
La brise m’apporte les effluves d’huile solaire de ma voisine. Elle s’est enduite de monoï aux fleurs de tiaré. J’adore cette odeur mais je n’en utilise pourtant presque plus depuis que je redoute les effets néfastes du soleil et que je me couvre d’écran total avec l’illusion d’éviter les rides. Note à moi-même : penser à remercier mon dermatologue grâce à qui mon capital séduction à la plage a beaucoup diminué!
Cette année le Carême nous honore d’un temps magnifique. Cela fait quelques semaines que la pluie s’est éclipsée. Les arbres déplumés de leurs feuilles dévoilent au détour des routes sinueuses un panorama champêtre aux mornes jaunis.
Je vois beaucoup de monde sur cette plage et je me dis que les vacanciers ne doivent pas regretter leur voyage. Les voilà profitant du soleil pendant que là-bas, loin, à 8 000 km, les températures atteignent des sommets, ou plutôt des abîmes, déprimants.
J’aurais préféré une plage moins bondée mais le picotement du soleil sur ma peau me pousse à un peu d’aménité en pensant à ces pauvres gens qui vont devoir rentrer chez eux, une fois les vacances finies, l’épiderme rougi pour seul souvenir de cette parenthèse exotique.
Pour moi, l’exotisme prend la forme d’une forêt enneigée ; ou encore le nom d’Istanbul où je me perdrais dans le grand souk toute occupée à découvrir ses richesses et à chercher le plus beau kilim de la ville.
Mais je le trouve toujours dans une bouchée de tarte tropézienne. Cette tarte possède le pouvoir de me faire voyager et de me ramener aussitôt à Montélimar où je l’ai goutée pour la première fois à l’âge de dix ans.
J’aimais aller là-bas, retrouver ma grand-mère, ma mamie, si lointaine, si mystérieuse, si aimée. Elle, l’Allemande qui parlait encore, malgré toutes ces années passées loin de chez elle, avec un léger accent dont nous nous moquions gentiment. Ma mamie Allemande ou le soleil de Provence. Quelle ironie ! Ma mémoire malicieuse, la rattache à un champ de lavande et une tarte tropézienne.
Cette tarte qu’elle m’a faite découvrir a marqué à tout jamais ma mémoire et m’a ouvert le monde de la pâtisserie.
Oh, comme toute gourmande de dix ans je connaissais mes classiques : gâteau au yaourt, tarte aux pommes et brownie au chocolat. Mais jamais je n’avais goûté un tel délice.
Elle reste depuis mon gâteau préféré, celui que rien ne détrône même si on ne peut pas le qualifier de parangon de raffinement pâtissier.
Elle mérite que tu lui trouves une petite place entre la poire et le fromage (en passant deux autres mets exotiques pour le palais d’une gourmande martiniquaise).
Je te présente mon premier essai maison pour retrouver le goût de l’enfance. Un essai réalisé à l’occasion de l’anniversaire de Miaaaaman. Quoique pas encore totalement satisfaisant, ses parfums de fleur d’oranger et de crème m’ont tout de même rapprochés d’elle.*
C’est une recette un peu longue mais qui a l’avantage de pouvoir être préparée la veille.
Alors, pour cette douceur tropézienne ensoleillée, il te faut…
La tarte tropézienne, malicieuse mémoire
Ingrédients
Pour la brioche (recette de Culinaire Amoula) :
- 300 g de farine
- 1 sachet de levure de boulanger
- 10 cl de lait tiède 7
- 5 g de beurre fondu
- 50 g de sucre
- 1 pincée de sel
- 1 oeuf + 1 autre pour la dorure
- 2 cas d’eau de fleur d’oranger sucre à chouquette pour décorer.
Pour la crème (recette de Kadérick en Kuisinn):
- 4 jaunes d’oeufs
- 40 cl de lait
- 40 g de maïzena
- 40 g de sucre
- 10 cl de crème liquide à 30 %
- 3 cuillères à soupe bombées de sucre glace 1 cas d’eau de fleur d’oranger ou de vanille
Pour le sirop :
- 160 g d’eau
- 80 g de sucre
- 1 cas d’eau de fleur d’oranger et de vanille
Instructions
Prépare la brioche :
- Dans un bol, mélange tous les ingrédients de la brioche et pétris à la main jusqu’à ce que la pâte se détache des bords. Si la pâte te semble trop humide, ne rajoute pas de farine et continue de pétrir. Tu en as environ pour 10 minutes.
- Laisse la pâte doubler de volume.
- Une fois qu’elle a bien gonflé, pétris la à nouveau un peu et façonne un disque d’environ 25 cm de diamètre et laisse à nouveau gonfler 1 heure.
- Préchauffe le four à 180 °C chaleur tournante
- Badigeonne la brioche avec de l’oeuf détendu d’un peu de lait et saupoudre de sucre à chouquettes.
- Fais cuire environ 25 minutes (selon ton four) jusqu’à ce qu’elle soit bien dorée.
- Ne la laisse pas dans le four plus que nécessaire sinon elle se dessèche. Prépare la crème (tu peux la faire pendant que la pâte lève).
Prépare la crème :
- Fais bouillir le lait.
- Dans un bol, fouette les jaunes d’oeufs et le sucre jusqu’à blanchiment. Ajoute la maïzena tamisée et fouette encore. Quand le lait est bien chaud, verse en la moitié sur les oeufs et fouette énergiquement pour bien mélanger le tout.
- Verse ce mélange dans le reste de lait et fouette sur le feu jusqu’à ce que la crème épaississe. C’est assez rapide et il ne faut pas que la crème attache au fonds de la casserole.
- Selon la texture souhaitée (plus ou moins liquide) ça peut prendre entre 30 s et 2 minutes. J’ai fait cuire 2 minutes.
- Réserve la crème pâtissière obtenue dans un bol et recouvre la au contact de film alimentaire (pour qu’aucune « croûte » ne se forme sur le dessus).
- Laisse refroidir complètement. Une fois la crème pâtissière bien froide, monte la crème liquide en chantilly en ajoutant le sucre glace en trois fois.
- Incorpore la délicatement à l’aide d’une maryse à la crème pâtissière.
Montage de la tarte tropézienne :
- Découpe la brioche en deux, avec un couteau à pain (plus facile, je n’en ai pas et j’ai galéré!!) en faisant en sorte que le chapeau soit un peu moins épais que le socle. Badigeonne le socle d’un sirop obtenu en faisant bouillir ensemble tous les ingrédients pendant environ 2 minutes.
- Couvre de crème en prenant soin de ne pas en mettre trop au bord et réserve au frais jusqu’au service (plus c’est froid, mieux c’est).
Notes
Voilà, c’est fini!!! Miaaaam….
Moi suis un peu vexée car ma tarte bien que plutôt jolie n’était pas suffisamment légère à mon goût. Mais comme on dit « sé pa dlo pou mouillé mwen »! Je n’ai pas dit mon dernier mot!
* Voici ma contribution au deuxième challenge littéraire de Caroline de Parisian Shoegals.
Pas facile celui-là ! Une jolie photo comme inspiration, pas de verbes être ou avoir et de jolis mots bien trouvés :-))
Pour plus d’infos CLIC ICI Et comme je suis gentille, une fois n’est pas coutume, voici quelques photos de la Martinique aux mornes jaunis sous le soleil ardent du Carême (notre saison sèche)
Tu as essayé cette recette? N’hésite pas à me laisser un petit commentaire ici.
gourmand et bio
3 mars 2013Bravo la belle, quel talent !!! Bisous bisous !
Anonyme
3 mars 2013Je suis un peu…de parti pris, certes, vu le sujet mais je dis un GRAND BRAVO!
Miaaaman
Culinaire Amoula
4 mars 2013Oh la la quelle belle réalisation!! Bravo ma belle!
Tu ma fait bien envie! Je t'en pique une belle part!!
Merci beaucoup pour le clin d'oeil! Bises.
Sweet Kwisine
4 mars 2013Merci Amoula, c'est bien normal de vous rendre justice quand je prendr de bonnes idées chez les autres 🙂
Merci aussi à Gourmand et bio et à Miaaaaaman pour les encouragements, je me laisse inspirer dès qu'il s'agit de gourmandise 🙂
Paulo Gonçalves
5 mars 2013Bonjour!!
Après la visite à votre blogue, Je l’ai trouvé très interessant et agréable!!
Félicitations par votre travail!!
Salutations de l’Algarve au Portugal!!
Je vous invite à visiter mon blog
viajaredescobrir.blogspot.com
Sweet Kwisine
6 mars 2013Merci Paulo. Je suis très contente de lire votre message et que vous appreciez ma modeste Sweet Kwisine.
A bientôt, là je pars au Portugal découvrir votre blog 🙂
Anonyme
8 mars 2013Bien belles photos du Carême , moi qui vis a la Martinique, ça me donne envie d'y aller!